11 juin 2007

La nouvelle majorité UMP au Secretariat National

J'entends, en passant, Patrick Devedjian à la radio ce matin, se félicitant naturellement de la Vague Bleue d'hier, et commentant le statut de la future opposition et du parlément en général. "L'Assemblée, dit-il à peu près, ne sera pas une chambre d'enregistrement." Avant d'insister sur le fait que les députés ont beaucoup de travail pour bien élaborer leurs lois. Lois, il va sans dire, qui seront dictées par... j'allais dire : par le gouvernement, mais évidemment je voulais dire : par l'Elysée. Le Sécretariat National aura donc pour fonction de décider du nombre et de la place des virgules dans les textes qu'il recevra. Nous voilà rassurés. Et moi qui disais que l'Assemblée ne servait plus à rien...

Devedjian continue en soulignant à nouveau le sacrosanct esprit d'ouverture du gouvernement Sarkozy, censé, visiblement, rendre obsolète l'idée même d'une opposition. La prise du pouvoir de l'UMP ressemble de plus en plus à la démarche d'une grande entreprise qui, pour maintenir son monopole sans qu'on puisse le remettre en cause, garde en vie artificiellement quelques concurrents potiches. Sarkozy est en train de réussir son OPA sur l'opposition.

Hier soir sur TF1, Delanoë s'énervait assez bruyamment contre la droite, se plaignant un peu vainement du peu la place qu'aura la future opposition. Ce n'est pas l'opposition juste parce que Sarkozy lui octroie quelques miettes de pouvoir, disait-il en substance. Ce qui est vrai, même si la faiblesse de l'opposition ne peut pas être tout à fait la faute du pouvoir sarkozyën... à moins d'accepter implicitement que c'est lui qui doit décider de combien de sièges le PS occupera. Nous n'en sommes pas encore là, en tout cas pas tout à fait. A vrai dire, je suis persuadé que le nombre de sièges occupés par l'opposition importe très peu dans ces dernières années de la Ve République.

Dernière remarque avant de laisser partir ma connexion à l'internet : j'étais surpris de voir les comportements de Fabius et Delanoë sur le plateau de télé hier soir. Delanoë était en grand forme et cherchait visiblement à s'imposait comme un personnage clé de la contestation (je préfère à "opposition" pour l'instant). Fabius semblait décidé à le laisser faire. Avant-première du nouveau Delanoë ?

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