27 juillet 2007

Brûleur d'étapes

La réunion des ministres européens des finances, où Sarkozy s'est présenté à la place de sa ministre des finances, était le premier exemple. L'hyper-omni-people-président décide de ne pas respecter les hiérarchies. Il sait d'ailleurs, on suppose, que sa ministre à lui va avoir du mal à soutenir le feu des autres ministres, pas contents qu'il renvoie aux calendes grecques l'équilibre budgétaire de la France. Donc il y va, confiant que sa supériorité hiérarchique et son élan de nouvel élu et sa bonne mine lui permettront de se tirer d'affaire. Or, Sarkozy se fait engueuler par le ministre allemand et doit faire des promesses qu'il n'avait pas l'intention de faire (et encore moins l'intention de tenir). Première claque.

Maintenant, après avoir envoyé sa chère et tendre épouse sauver les infirmières Bulgares, Sarkozy lâche beaucoup. Voici la liste, via La France de demain:

  • Fourniture d'un réacteur nucléaire
  • Accord de coopération dans le domaine de la défense et d'industrie de défense
  • Accord de coopération dans le domaine de la recherche scientifique
  • Accord de coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur
  • Programme triennal de mise en oeuvre de la coopération culturelle, scientifique et technique
  • Projet de programme de recherche d'Uranium

Je suppose qu'il y a derrière tout cela une ambition de resserer les liens avec la Libye (voir l'édito du Monde). C'est tout de même un gros cadeau, ou plusieurs gros cadeaux.

Voici enfin ma question : Sarkozy a-t-il été obligé de lâcher beaucoup de choses justement parce qu'il avait à ce point personnalisé l'affaire en envoyant Cécilia négocier avec le dictateur ?

Si c'est le cas, c'est non seulement un échec du style personnel du Très Grand Homme (TGH), mais également un échec de l'« ouverture ». Pouvait-il vraiment donner à Kouchner (pourtant dévoué) un si beau rôle ?

Le problème, c'est que la hierarchie a du bon. Elle instaure des distances qui permettent de mieux négocier sans débourser autant. C'est ça la diplomatie avec tous ses codes et ses arcanes. Cela existe pour des raisons, c'est un système éprouvé. En voulant brûler toutes les étapes, Sarkozy (ou plutôt la France) paie un prix à chaque fois.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais puisqu'il a dit que la France ne verserait pas un seul Euro ! :-)

Juan a dit…

@filaplomb : pas la France, le Quatar...