27 octobre 2007

Oeufs durs

La droite qui a voulu imposer la lecture d'une lettre de communiste fusillé finira-t-elle, un jour, par s'en mordre les doigts? Sarkozy est courageuesement trop occupé pour assister à la lecture de cette lettre en compagnie des élèves en colère du lycée Carnot; Dati est chahutée; Darcos est chahuté. Surtout, par le jeu du calendrier, l'anniversaire de la mort de Guy Môquet tombe presque en même temps que le vote de l'Assemblée National en faveur des tests génétiques destinés à nous protéger de ces étrangers qui seraient tentés de faire appel à leur droit de regroupement familial tout en remboursant la "dette" de notre président envers ses électeurs xénophobes. Bref, ils commencent à devenir un peu lourd. Si cette lecture serait passée sans trop de mal un mois ou deux après l'élection glorieuse de Nicolas Sarkozy (TGH), aujourd'hui les ficelles deviennent un peu trop grosses, un peu trop visibles.

Je continue de penser que ce genre de chose va au moins avoir pour effet de tuer dans l'oeuf toute prolongation de l'ouverture sarkozyenne. Tout se durcit : le ton de Sarkozy après l'annonce maladroit de son divorce (et surtout quand on ose en parler devant lui) en même temps que les relations sociales. La lecture imposée de la lettre de Guy Môquet arrive, perçue comme la grossière manipulation qu'elle est, est arrivée pour jetter un peu plus de huile sur le feu. L'illusion du sarkozysme comme étant (incroyablement) politiquement neutre - seule la compétence compte -, un grand rassemblement de réformisateurs sans boussole politique, a vécu.

La personalité de notre Président est binaire : d'un côté, le grand séducteur, qui a réussit à convaincre peu à peu, ralliement par ralliement, toute l'UMP qu'il en est l'avenir ; de l'autre, le "volontarisme" autoritaire de quelqu'un qui est persuadé que sa hargne est suffisante pour triompher dans toutes les situations. Si l'ouverture était le produit du Sarkozy souriant, l'immonde Hortefeux est une créature du Sarkozy au front plissé et au regard sombre. C'est facile d'être sympa quand tout va bien, tandis que tout indique que dans une confrontation (syndicale?) plus rude, c'est le bad cop qui referait surface.

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